jeudi 14 avril 2016

Algérie, Le 5 Octobre 1988 ! Déjà la guerre des clans.

Le 5 Octobre appartient au patrimoine des révoltes de la jeunesse algérienne contre une certaine forme d'oppression.




On devrait commémorer Octobre 1988, cette date qui ne figure évidemment pas dans le calendrier officiel des commémorations algériennes pourtant fort riche. Ce que l'on appelle non sans dérision la «commémorite», acte de commémorer plus vite que son ombre, fait partie des maladies infantiles des pays qui ont besoin d'un surplus symbolique pour fonder une légitimité pas toujours évidente.

Le 5 Octobre 1988, c'est un peu l'anti- 5 Juillet 1962, date de la proclamation de l'indépendance.

Pourquoi anti ? Parce que le 5 Juillet est, entre autres, un jour de promesse. Et que le 5 Octobre 1988 est celui où la jeunesse algérienne reprochait à l'Etat national, au pouvoir politique qui se légitimait de l'indépendance, de n'avoir pas tenu ces promesses.

Bien entendu, les choses ne sont pas aussi simples. Néanmoins, pointons quelques faits et fixons quelques réflexions qui nous permettront peut-être de regretter que le 5 Octobre ne soit pas commémoré par l'Algérie officielle.

Le 5 Octobre appartient au patrimoine des révoltes de la jeunesse algérienne contre une certaine forme d'oppression.

Pour expliquer cela, il me faut retracer l'Histoire de l'Algérie avant l'indépendance. Brièvement.

La colonisation en 1830 a eu pour effet l'uniformisation de la quasi-totalité de la population dans la paupérisation, ou plus exactement de la population algérienne non européenne.

Ce processus d'oppression, d'acculturation, de négation coloniale a conduit, les contradictions s'étant accentuées à un point décisif, à ne donner aucun autre choix au colonisé que la violence révolutionnaire pour se libérer.

La lutte contre le colonialisme contenait de fait une dimension de lutte sociale puisque le pouvoir colonial avait maintenu dans l'exploitation et l'illettrisme les colonisés, laissant intact le fossé incommensurable qui les séparait des colonisateurs.

Et les chefferies ? Eh bien, comme toujours, elles se sont rangées du côté des puissants !

Le combat pour l'indépendance était conçu aussi comme un combat contre les injustices de toute sorte, contre l'exploitation, contre la pauvreté, contre l'analphabétisme, contre l'arbitraire, contre le mépris, toutes choses que le pouvoir colonial utilisait à l'encontre des colonisés.

A l'issue d'une guerre de 7 ans et d'une colonisation de 130 ans, les Algériens ont accueilli l'indépendance comme le début d'un processus devant conduire sinon à l'égalité, du moins aux luttes contre tout ce qui paraissait comme étant les maux indispensables à la survie coloniale.

En 1988, 26 ans après l'indépendance, les jeunes sortaient dans la rue pour dire leur raz-le-bol d'un Etat et d'une classe politique qui, visiblement, s'enrichissait de façon ostentatoire et scandaleuse, laissant la plus grande partie de la population dans le marasme social, économique et politique.

En plus des problèmes de chômage, de logement surtout, de la difficulté des jeunes à entrevoir l'avenir, le système politique basé sur l'unicité (parti unique, syndicat unique, associations satellites du parti unique, candidature unique du parti unique à toutes les élections, à commencer par la présidentielle.), ce système donc les excluait de toute possibilité d'expression.

 Sans travail, sans logement, sans possibilité d'exprimer leurs aspirations, réduits à une sorte de non-être social, les jeunes n'avaient d'autre moyen de s'exprimer que par l'émeute.

C'est de cette période que date le mot hittiste avec sa charge de fatalisme attentiste. C'est aussi à cette période qu'apparaissait une sorte de spleen qui conduisait les jeunes à partir, prendre par exemple un bateau pour l'Australie, aller n'importe où pour fuir l'Algérie.

Là encore, il s’agit d’opérer un retour en arrière pour décrire les grandes étapes qui, depuis l'indépendance, ont préparé Octobre 1988.

Dès avant la proclamation de l'indépendance, on peut observer que les élites politiques algériennes étaient davantage préoccupées par la prise de pouvoir que par le destin du pays et encore moins par celui du peuple. L'arrivée de Ben Bella au pouvoir en 1962 a été le fait d'un coup d'Etat d’un clan dirigé par Boumediène qui allait, 3 ans plus tard, le 19 juin 1965, destituer celui qu'il avait intronisé. Cette prise de pouvoir autoritaire et même despotique, a poussé quelques figures historiques de la guerre de libération à prendre le maquis (Aït Ahmed, Chabani, ...) L'Algérie entrait dans l'indépendance de façon si chahutée que les Algériens sont sortis dans la rue crier : «7 ans (de guerre) ça suffit !» 

Paradoxalement, le coup d'Etat de juin 1965 de Boumediène promettait une sorte de «pacification», un nivellement par le bas, l'expression franche et entière d'une domination de l'Algérie par la force armée créditée de son nationalisme en tant qu'héritière de l'ALN.

Boumediène va mettre presque tous les Algériens au même régime.

Partisan du socialisme, il entreprend une révolution agraire destinée à rendre «la terre à ceux qui la travaillent», pour reprendre le slogan de l'époque, c'est-à- dire les petits fellahs, une gestion socialiste des entreprises, l'amorce d'une industrie industrialisante, la gratuité des soins, celle de l'école rendue obligatoire.

Bref, tout ce qui caractérise le socialisme avec à la clef, la nationalisation des hydrocarbures et, sur le plan international, la coopération avec les pays socialistes de préférence, le soutien aux causes progressistes et révolutionnaires.

Mais aussi à la clef, la mise en place d'un système autoritaire, policier, où l'Etat est omnipotent et où toute expression politique relevait du FLN, parti-Etat, et de ses organisations inféodées.

Je ne connais pas les chiffres mais, en dépit des pénuries, je pense qu'à l'époque de Boumediène peu de personnes ont vécu sous le seuil de pauvreté.

C'est de cette période aussi de musellement de toute opposition, de mutisme forcé de la société, que datent les remous que suscite dans le pays toute convulsion de sérail.

Dans l'impossibilité de remise en cause du pouvoir en place, tout passait par les coups d'Etat. C'est la compétition des clans et c'est également de cette période que date l'alternative de laisser un clan fomenter des émeutes pour les jeter dans les pattes d'un autre clan.

C'est ce qui a dû se passer en Octobre 1988, sauf que le raz-le-bol des jeunes a engendré ceci : les émeutes ont débordé très largement le cadre qui leur était imparti pour prendre les proportions de cette fêlure qui a changé le destin de l'Algérie.

Quand Boumediène meurt en 1978, c'est un système personnalisé, verrouillé à la baïonnette qui perd d'une certaine manière sa clef. Son successeur, Chadli Bendjedid, n'avait ni la fermeté des convictions socialistes de Boumediène, ni sa poigne, ni sa stature pour s'imposer comme inspiration. On sentait comme une friabilité, une sorte de dilution de l'autorité dans quelque chose de l'ordre du clan, et même du tribal.

Ce qui a eu l'avantage de permettre involontairement le surgissement du mécontentement des citoyens

Notamment des élites politiques et intellectuelles marginalisées jusque-là, les seules à parler de démocratie, de pluralisme, de liberté individuelle et politique, de droits de l'Homme, toutes ces choses qui, depuis l'indépendance, étaient bannies du glossaire officiel du pouvoir algérien et du FLN.

L’ère Chadli sera celle des émeutes. La première sera celle du Printemps berbère d'avril 1980.

Cette grande révolte de la population revendiquait non pas le pain ou la semoule mais la poésie et la liberté. Elle inspirera le fil des révoltes des années 1980, y compris celle qui nous intéresse, celle d'Octobre 1988.

Elle inspirera aussi les mouvements culturels berbères de tous les pays où vit une communauté berbère, Maroc, Libye, Niger, etc.

Le Printemps berbère de 1980 est important pour de multiples raisons. Pour la première fois, une manifestation populaire conteste frontalement le régime. C'était la première fois qu'une grande manifestation populaire revendiquait, non pas des logements et du travail, mais la démocratie et la reconnaissance de la culture et de la langue berbères. C'était la première fois aussi qu'une manifestation populaire faisait peur au régime au point de l'obliger à prendre en compte les revendications.

Tamazight et la démocratie ont cessé d'être le tabou des tabous. Ils vont désormais cheminer dans l'esprit des Algériens pour éclater en une grande explosion en Octobre 1988. D'autres émeutes d'envergure ont émaillé cette décennie. Je ne parle même pas des centaines de milliers de micro-émeutes locales qui sont devenues alors le seul moyen d'expression des Algériens : Constantine, Alger et d'autres grandes villes. En 1986 «une crise pétrolière» a considérablement affecté les rentrées en devises de l'Algérie. La manne énergétique qui octroyait au pouvoir les richesses pour acheter la paix sociale s'en est trouvée tarie. Les premiers à payer la facture furent les couches les plus vulnérables de la société.

Parallèlement à cette crise, un conflit idéologico-politique éclate en sourdine entre deux clans du pouvoir, à propos de la politique économique et sociale à suivre.

Autour du président Chadli, on préconisait des réformes visant à libéraliser l'économie, à la privatiser, à toucher en quelque sorte au sacro-saint dogme socialiste, héritage de Boumediène, pour aller vers quelque chose d'honni, le capitalisme. Le maintien de l'option socialiste était défendu par la direction du FLN autour de Mohamed Cherif Messaâdia.

Comme toujours dans les systèmes qui affichent l'unanimisme, le débat ne se mène pas au grand jour, mais à travers la presse, par l'intermédiaire de collaborateurs de journaux liés à l'un ou l'autre clan.

Mais moins qu'un combat autour d'options fondamentales pour le pays, ces luttes recoupaient des échauffourées pour le pouvoir.

Les années 1987 et 1988 ont été marquées par les conséquences sociales de la crise économique qui a frappé l'Algérie, ainsi que par l'aiguisement des luttes de clans, sur fond de montée des revendications contenues en germe dans le Printemps berbère : droits de l'Homme, démocratie, équité de la justice, justice sociale, etc.

L'été 1988 a été particulièrement bouillonnant sur le plan social, marqué par des grèves de grandes entreprises comme la SNVI (Société nationale de véhicules industriels) qui, à Rouiba dans la banlieue d'Alger, employait 30 000 travailleurs.

L'été 1988 aussi s'est caractérisé par la démission du pouvoir. Tandis que de nombreux secteurs étaient en grève et que les Algériens souffraient de pénurie chronique de produits alimentaires, ni le président de la République, ni aucun ministre ne semblait être à son poste.

Ce n'est que le 19 septembre que le président de la République a fait sa rentrée dans le contexte explosif de la société algérienne dubitative et celui d'un congrès du FLN qui promettait de se tenir à couteaux tirés entre les deux courants.

Dans son discours d'ouverture du congrès, davantage destiné aux Algériens qu'aux militants du FLN, le président adoptait le ton d'un opposant qui appelle à la révolte, à la grande stupéfaction des observateurs.

Dès lors, un mot d'ordre de grève générale pour le mercredi 5 octobre est propagé par la rumeur. On ne savait pas d'où ça venait, ni qui en était l'émetteur, ni les mots d'ordre. Bref une rumeur, rien de plus, mais c'était ça aussi l'Algérie, des trompe-l’œil où tout passe par l'arrière-scène.

Le 4 octobre au soir, la veille du jour J, des faits curieux se sont produits. Les services de police et de renseignement de l'armée arrêtent des dizaines de militants, notamment du PAGS, à travers l'Algérie pour des troubles qui n'avaient pas encore eu lieu et dont ils ne savaient rien.

Dès les premières heures, beaucoup d'entre eux seront torturés. Signe de l'âpreté des luttes qui augurait aussi de la répression sanglante qui allait s'ensuivre. Le 4 octobre au soir aussi, répondant à une sorte d'injonction invisible, des jeunes chômeurs ont lancé les premières manifestations, notamment à Bab el Oued, l'un des quartiers les plus chauds d'Alger.

Mais jusque-là, hormis la torture subie par les militants arrêtés, ce qu'on ignorait encore, les militants étant toujours entre les griffes des tortionnaires, on pouvait comme l'avait fait sans peur et sans reproche un haut responsable, parler de «chahut de gamins».

Le lendemain 5 octobre, un mercredi, en se levant le matin, personne ne pouvait soupçonner que ce jour-là, le destin de l'Algérie allait basculer. Dans le meilleur d'abord, puis dans le pire.

Ce qui était notable à Alger ce jour-là, c'était l'absence de la police. Habituellement Alger est une ville assez policée. Au centre-ville, il y a plusieurs commissariats et des barrages à chaque carrefour.

On eût dit que quelqu'un avait donné l'ordre aux policiers de s'absenter pour laisser libre le champ à l'émeute et à la casse. C'est ce qui allait se passer.

Vers les 11 heures, des groupes de jeunes ont envahi les rues. Des collégiens et des lycéens d'abord, encombrés par leur cartable, n'ayant aucun mot d'ordre à clamer et ne sachant même pas à l'appel de qui ils étaient là.

Personne n'a été capable de me répondre. Qui ? Quoi ? Comment ? Rien. On est là, c’est tout. C’est ce que disaient ces jeunes.

Puis petit à petit les manifestants ont été infiltrés par des adultes qui ont déclenché le processus de casse et de saccage qui allait faire de l'Algérie presque un champ de ruines et de sang.

Très vite tous les quartiers d'Alger vont s'embraser. Les jeunes des quartiers populaires font le coup de poing, soit chez eux, soit au centre-ville. Les grandes villes algériennes sont touchées par le même phénomène. Lorsque quelques heures plus tard, les policiers regagnent leur poste, c'était trop tard. L'Algérie était entre les mains des émeutiers.

Qui étaient les émeutiers ?

Abed Charef, un journaliste qui a écrit à chaud un livre sur Octobre 1988 dresse un portrait-robot du manifestant d'Octobre : «Il a entre 15 et 20 ans, il est lycéen ou collégien mais de préférence chômeur, c'est-à- dire récemment exclu du système scolaire. Il n'a pas de formation particulière. Il n'a pas encore accompli son service national. Il habite dans un appartement exigu d'un quartier populaire, au milieu d'une famille nombreuse. Il a peu de perspective de trouver un travail dans l'immédiat. Il est supporter d'une équipe de football.»

On peut remarquer que si les manifestants n'avaient pas de slogans politiques et ne portaient pas de banderole, les quelques phrases qu'ils criaient l'étaient sur la tonalité des stades de foot.

Le journaliste ajoute, dans le portrait du manifestant : «N'a aucune formation politique», «se situe en dehors de tout système», «n'a aucun lien avec une association», «organisation ou parti de la jeunesse» «il est livré à lui-même», subit continuellement les abus, etc.

A partir du 5 au soir, les manifestants échappaient au pouvoir et aux manifestants eux-mêmes. On comptait de nombreux blessés et de nombreuses arrestations.

Si tant est, comme on l'a dit, et comme cela est vraisemblable, que les événements ont été fomentés par le clan Chadli pour nuire au clan adverse, il était évident que le cours des événements était en train de lui échapper.

Les émeutiers ont cassé ce qui symbolise l'Etat : ministères, commissariats de police, mairies, etc.

Mais aussi ce qui symbolise la pénurie et le piston dans la distribution des produits : le Souk el Fellah, les Supermarchés, etc.

Les premiers morts, ce sera le 6 au soir : «Madame Nabila Bouzidi, médecin, était ce 6 au soir de garde dans un hôpital près d'El Biar (Alger) lorsqu'on lui ramène les corps des deux premiers morts d'Octobre 1988. Il s'agit de deux de ses neveux qu'elle découvre... Riad Bouzidi, 14 ans, et son frère, Nadim, 22 ans, tués par un chef de char dont l'engin est tombé en panne et qui a tiré sur les manifestants pour se dégager selon la version officielle.»

L'état de siège était déjà décrété. L'Algérie est envahie par les chars et les troupes d'élite. Les manifestations vont dégénérer dès le lendemain puisque des tireurs inconnus infiltrent la protestation et provoquent les tirs en retour des militaires, accréditant le règlement de comptes.

500 morts, des milliers de blessés, des centaines de torturés, et un traumatisme général.

Ces événements ont conduit à situer qui est qui et mettre à bas le mythe de la fraternité (frères). A une révision de la Constitution qui a mis fin au parti unique. A provoquer une effervescence démocratique dont des acquis durables comme la liberté de la presse et le multipartisme, même dans des conditions limitées. A mettre en place le décor pour la longue nuit sanglante qui allait suivre.

Et c'est en cela aussi qu'Octobre 1988 est une fêlure.

samedi 9 avril 2016

La mosquée d’Abu Marwan d’Annaba date du 9e siècle Aghlabide , reconstruite en 1033 par le souverain ziride Al-Muizz ben Badis dans l’actuel Annaba


La Mosquée de Sidi Bou Merouane  al-Assadi ( جامع سيدي بومروان en arabe) date du 9e siècle et a été reconstruite en 1033 par le souverain ziride Al-Muizz ben Badis.  (sur l’emplacement d’une ancienne mosquée abbasside Aghlabides d’ou l’influence) à Annaba.
Elle est construite en mortier de plâtre, mortier de chaux, brique, pierre. Le décor architectural extérieur est dessiné en briques, avec quelques plaques de marbre. Le décor intérieur est fait de carreaux de céramique, de tableaux de bois sculpté, et de plâtre sculpté.
La mosquée tient son nom d’un savant Maliki Sayyidî Abû Marwân al-Assadi al-Bouni d’origine arabe de la tribu de Assad  né à ishbiliya ( Seville) d’une famille venu lors des Futuhat Islamiya sous le califat Omeyyade,  il arriva dans la ville de Bouna (Annaba) dans les années 1087 ; il mourut en 1111. C’est certainement entre ces années que la mosquée lui fut dédiée.
L’architecture de cette mosquée mêle influences zirides, aghlabides (Abbasside) , fatimides et sanhajites. G. Marçais voit dans son plan un prolongement tardif et excentrique de l’architecture ifrîqiyyenne du IXe siècle (Aghlabide) , en raison de sa ressemblance avec la Grande Mosquée de Kairouan.
Les vieilles estampes qui montrent l’aspect originel de la mosquée avant sa transformation en hôpital à l’époque coloniale, attestent de cette forte ascendance aghlabide. La façade de la salle de prières avec ses colonnes couplées au niveau de la nef axiale, la coupole côtelée se dressant au-dessus du narthex et dans l’axe du mihrâb, la nef centrale plus large, semblent être des variations du style architectural kairouanais. Son plan présente un rapport d’une valeur de 2,2 entre la profondeur et la largeur, proche de celui que l’on trouve à la Grande Mosquée de Sfax du Xe-XIe siècle.

La salle de prière hypostyle comporte sept nefs perpendiculaires et sept parallèles au mur qiblî déterminant ainsi des arcs dans les deux sens, particularité de plusieurs édifices de Tunisie (Grande Mosquée de Sousse), de Libye (mosquées d’Ahmed Pacha et Georgi) et d’Espagne (petite mosquée Bâb al-Mardûm de Tolède).
La cour était entourée de portiques. Le minaret quadrangulaire aux trois fûts superposés ressemble beaucoup au minaret de la Grande Mosquée de Sfax.
Sa partie inférieure abrite un petit oratoire doté d’un mihrâb. 
Le seul monument possédant une tour avec salle de prière est la tour Khalaf de Sousse mais ce n’est pas un minaret.

La mosquée de Sayyidi Abû Marwân serait l’unique mosquée connue possédant une salle de prière dans son minaret.

Les mosquées algériennes présentent des colonnes groupées.

Celle d’Annaba, avant sa transformation en hôpital, était dotée de deux groupes de deux colonnes soutenant les coupoles du narthex et deux groupe de trois au niveau du mihrâb. Celui-ci se compose d’une niche curviligne en forme d’arc outrepassé comme dans les mosquées d’al-Azhar (Le Caire), de Tunis, de Sfax et de Sousse. La salle de prière est couvertes en voûte d’arêtes comme à la mosquée ziride de Sfax, mode de couverture qui s’imposa au Xe siècle et se maintint jusqu’au XIe siècle. Les merlons du minaret sont en forme d’arc brisé comme ceux de la tour du Ribat à Sousse.

La mosquée de Sayyidi Abû Marwân était dotée de deux coupoles surmontant le narthex, qui ont disparu après 1830. Leur dôme décoré de godrons en zigzag évoquait ceux de la mosquée de la Qarawiyyin de Fès et la Qubbat ibn al-Qhaoui de Sousse. Les plus anciens dômes qui apparaissent nettement dans les mosquées d’Algérie sont ceux d’Annaba : ils étaient ovoïdes comme celui de la Coupole du Rocher à Jérusalem et probablement ornés de cannelures comme à la Qubba de Sousse.
La mosquée compte une riche collection de chapiteaux zirides de décors variés comme ceux que l’on trouve à Sousse, Monastir et Sabra al-Mansuriyya et qui dériveraient de chapiteaux coptes conservés au musée du Bûlaq selon Marçais, tandis que Lézine y voit une parenté avec les chapiteaux omeyyades de Syrie et ceux de l’Égypte pharaonique.
Ce fut Abou Marwane El Assadi El Bouni qui eut, en premier, la responsabilité de la mosquée Abou Leïth.
Il en fit non seulement une prestigieuse université théologique, mais aussi la mosquée où le rite malakite trouvait son appui. Si sa date de naissance, 439 de l’hégire (1037), et son lieu de naissance ont toujours été controversés par plus d’un historien, c’est dans « Ed Doura El Maknouna Fi Tarikh Oulama Bouna » que l’auteur Cheikh Ahmed El Bouni situe sa naissance à Ichbillia (Séville, en Andalousie).
Son nom est lui-même sujet à controverse, car l’inexplicable confusion de surnoms qu’on lui attribut demeure une énigme ; et si pour les Annabis il se prénomme Bou Marwane Ech-Charif, pour des générations d’historiens il s’appelle, entre autres, Abd El Malek Marwane Ben Ali Assadi El Katane El Bouni.
Dés son jeune âge, il se rend à Cordoue pour s’instruire sous la direction de deux grands maîtres, le professeur El Assili et le cadi Abou El Matraf dont il hérite la science.
De Cordoue et après un séjour en Orient, il apparaît en Afrique du Nord.
A Kairouan, il fréquente les cours de Abou El Hassen El Kabrissi ainsi qu’à Tlemcen ceux de Abou Jaâffar Ahmed Ben Nasr Ed-Douadi auprès duquel il demeure cinq années et où il acquerra une très forte personnalité.
De retour à Bouna où sa famille l’avait précédé, à peine est-il nommé imam de cette mosquée que se manifeste la grande vitalité de sa culture rapidement mise à la portée de toutes les classes sociales.
Il se consacre aussi à la réalisation d’une grande oeuvre, l’ouverture d’une université théologique aux lieu et place de la mosquée et où des cours publics feront l’admiration des tolaba ; parmi eux, qui sera plus tard l’une des plus grandes gloires littéraires d’Andalousie, El Imam Omar Ibn Hida, dont les écrits soulignent le haut savoir et l’éloquence de son professeur.
El Imam El Hida, originaire de Tolède, passa donc de nombreuses années à Bouna en compagnie d’une élite d’étudiants venue également d’Espagne. Au fil du temps, notables, savants et hommes de lettres célèbres séjournèrent à Bouna. Une des sommités du monde littéraire, Abou El Kacem Ibn Mohammed, connut aussi Abou Marwane El Bouni et étudia auprès de lui le fikh et l’analyse du Coran. Mais dans cette université en ébauche, il était assisté de son neveu El Fakih Omar El Katane El Bouni. C’était aussi un savant célèbre formé sans doute dans la Jamiâ d’Abou Jaâfer Ed-Daouadi. L’ouvrage le plus important du premier doyen de l’université de Bouna est sans conteste le commentaire du livre El Mouatta de l’Imam Malek, ouvrage qui fut repris par d’autres sommités de la littérature telles que Hatem Et-Trabelsi, Abou El Khala et Ali Amr El Qalini. Un exemple de cet ouvrage se trouve de nos jours à la célèbre université la Zitouna de Tunis.
Se permettre à travers ce livre, de commenter les conceptions de l’Imam Malek, l’un des quatre grands imams de l’Islam , c’était faire preuve d’une audace que seule une érudition incomparable peut autoriser. Ce livre affirma, dès lors, la prodigieuse culture de celui dont le nom devait désormais s’identifier à cette mosquée. A sa mort, vers 1111, il fut enterré dans l’une des salles de l’édifice auprès d’Abou Leïth El Bouni, concepteur et constructeur de la mosquée. Il eut pour successeur à la tête de l’université son neveu, Omar El Katane.
En 1832, la mosquée est transformée par l’administration coloniale française en hôpital militaire où elle perdit ses deux principales coupoles.
Rendue à l’islam en 1947, après les événements du 8 mai 1945, elle compte parmi les quatre hauts lieux de culte du Maghreb.
Après avoir été un institut d’enseignement islamique en 1967, elle fut transformée en un centre culturel islamique sur décision du ministère des affaires religieuses et des habous.
De nos jours, il existe encore à l’intérieure de la mosquée la tombe du célèbre théologien Abou Marwane El Bouni (l’emplacement du tombeau d’Abou Leïth El Bouni demeure cependant incertain).
Sources et références
Berbrugger, A., Algérie historique, pittoresque et monumentale, 3eme partie, province de Bône, Paris : Delahaye, 1843, pl. VII. Bourouiba, R., Apports de l’Algérie à l’architecture arabo-islamique, Alger : OPNA, 1956.
Bourouiba, R., L’art religieux musulman en Algérie, Alger : S.N.E.D., 1973.
Lessore, E. ; Wyld, W., Voyage pittoresque dans la régence d’Alger, Paris : s.n., 1835. Marçais, G.,
L’architecture musulmane d’Occident. Tunisie, Algérie, Espagne et Sicile, Paris : Arts et Métiers Graphiques, 1957.

samedi 15 août 2015

Ce que l’Occident doit au monde arabe

L’astrolabe universel inventé par l’astronome arabe andalou El-Zarqali permettait aux marins de s’orienter dans les deux hémisphères. A gauche, un maître arabe enseigne son utilisation. A droite, un détail du psautier de saint Louis et Blanche de Castille, du XIVe siècle, qui montre deux clercs faisant des relevés avec l’«instrument des étoiles». MUSÉE TOPKAPI/BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE PARIS/IN «L’ISLAM EN EUROPE», ED. HERSCHER

Géographie, mathématiques, médecine, astronomie, architecture, beaux-arts... L’héritage légué par l’islam pendant des siècles à l’Europe a eu une influence majeure sur notre civilisation.Tour d’horizon.

«La médecine est l’art de garder la santé» AVICENNE

La peur actuelle de l’islam militant tendrait à nous le faire oublier: au Moyen Age, la civilisation arabo-musulmane a eu une influence culturelle majeure sur l’Occident. Du VIIIe siècle à la Renaissance, au fil de ses conquêtes et de ses vastes échanges économiques, le monde arabe a illuminé l’Europe obscure de ses découvertes scientifiques et de ses splendeurs artistiques, après avoir habilement assimilé les savoirs grec, indien, babylonien et persan. Ses trésors intellectuels et de raffinements, partagés dans un dialogue et une stimulation réciproque, ont contribué grandement au développement de la civilisation occidentale. Un petit tour d’horizon de ces «mille et une» merveilles, souvent encore palpables aujourd’hui, suffit à s’en convaincre.

Les traductions arabes 

Alors que depuis le IIIe siècle, l’activité savante est engourdie dans le monde romain puis byzantin, à Bagdad, la dynastie abbasside ranime la flamme au VIIIe siècle, en initiant un vaste mouvement de traduction en arabe des manuscrits scientifiques et philosophiques de l’Antiquité, qui étaient alors surtout en langue grecque. Pendant deux siècles, plusieurs foyers culturels musulmans vont alors fleurir dans tout le califat, jusqu’à Samarkand en Asie centrale et Fustat (Le Caire) en Egypte, mais aussi jusqu’à Cordoue et Tolède en Espagne, dans le califat des Omeyyades. De nombreuses œuvres antiques de Platon, Aristote, Ptolémée, Euclide ou Galien arrivent ainsi en Andalousie dans des versions arabes. Elle sont commentées par de grands esprits, comme Averroès. Lors de la reconquête, ces œuvres tombent en mains chré- tiennes. Un second mouvement de traduction se met alors en marche, cette fois de l’arabe vers le latin. Il va durer à nouveau deux siècles, de 1100 à 1300, et permettre aux Occidentaux non seulement de renouer avec la pensée grecque, mais de découvrir les vastes progrès du monde arabe.

Les mathématiques 

Au Moyen Age, les Européens ne disposaient que des chiffres romains. Ils devaient recourir aux jetons, sur des tables de compte, pour faire péniblement leurs calculs. Les travaux du Persan Al-Khowarismi, installé à Bagdad, vont alors révolutionner les mathématiques. Vers 825, il explique les neuf «chiffres arabes», dont l’origine est indienne, le zéro, la numération de position (distinguant les unités, les dizaines, les centaines, etc.) et les quatre opérations de base du calcul écrit. Le savant consacre d’autres ouvrages à l’algèbre, l’astronomie, la géographie et le calcul du calendrier. En Europe, la «première étincelle» jaillit vers 1143 à Tolède, lorsqu’AlKhowarismi est traduit en latin par des moines, raconte le professeur honoraire Alain Schärlig, dans un ouvrage passionnant sur la conquête européenne des chiffres arabes 1. La seconde étincelle viendra de Léonard de Pise, qui est allé se former auprès des mathématiciens arabes et des marchands en Afrique du Nord. En 1202, il achève un énorme manuscrit incluant les calculs nécessaires aux commerçants, dont la règle de trois. Des écoles de calcul s’ouvrent, mais la diffusion sera lente et sujette à résistance. En 1299, le Conseil de Florence interdit d’ailleurs aux banquiers de la ville l’utilisation des nouveaux chiffres, soi disant trop faciles à falsifier.

La médecine 

Si la traduction arabe des traités de médecins grecs antiques comme Hippocrate ou Galien a permis à l’Occident chrétien de les redécouvrir, c’est toutefois la médecine proprement islamique qui a fourni les plus belles avancées médicales à l’Europe au Moyen Age. Les principaux progrès, on les doit en particulier à l’iranien Ibn Sina, alias Avicenne, auteur d’une monumentale encyclopédie médicale, pour qui la médecine était «l’art de garder la santé et éventuellement de guérir la maladie survenue dans le corps». Ou encore au médecin Al-Razi, initiateur de l’usage de l’alcool en médecine. On doit également aux arabes la description de la circulation sanguine pulmonaire, de nombreux diagnostics médicaux ou encore des opérations chirurgicales telles que la cataracte. L’entrée d’une partie du corpus arabe dans l’enseignement européen s’est faite grâce à l’initiative de Constantin l’Africain.

Les services hospitaliers 

Les musulmans étaient aussi des pionniers en matière de médecine hospitalière. Au IXe siècle, Bagdad possédait déjà son hôpital. Des dizaines d’autres furent ensuite construits dans les métropoles régionales. Ces établissements, qui servaient également de lieu d’enseignement de la médecine, comprenaient divers services, comme la médecine générale, l’ophtalmologie ou l’obstétrique, avec leurs spécialistes respectifs. Certains hôpitaux avaient une section pour les aliénés. Une pharmacie approvisionnait les malades sur ordonnance. L’organisation des hôpitaux islamiques a probablement influencé les croisés à Jérusalem et au Proche-Orient. Mais pareils hôpitaux n’ont été ouverts qu’au XIVe siècle en Espagne. Les hôpitaux du monde chrétien s’en sont sûrement inspirés, mais tirent aussi leur origine des lieux d’asile et hostelleries organisés pour l’accueil des pèlerins, malades, lépreux, pauvres ou vieillards.

Astronomie et géographie 

Très florissante au Moyen Age, l’astronomie arabe intègre les découvertes antiques d’Hipparque et Ptolémée, mais va beaucoup plus loin, avec la description détaillée des constellations, la réalisation de cartes du ciel et le perfectionnement d’instruments astronomiques, comme l’astrolabe. Les savants arabes sont aussi de fins géographes et cartographes, qui facilitent la vie des commerçants. L’Occident en profitera largement, découvrant, grâce au zèle des marchands, toutes ces saveurs orientales qui font notre petit bonheur au quotidien, café, sucre, agrumes, épices, sirops ou sorbets. Autant de douceurs qui, pour sûr, ne laissent pas indifférent... I 1 «Du zéro à la virgule - Les chiffres arabes à la conquête de l’Europe», Alain Schärlig, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2010.

LA CIVILISATIONARABO-MUSULMANEAU MIROIR DE L’UNIVERSEL 

PDF

dimanche 9 août 2015

Islamisation du l'Algérie


La conquête militaire arabe du Maghreb qui a duré de 641 à 711, est lente et difficile. La résistance était plus marquée dans les Aurès et la région de Tlemcen, où les Berbères s'organisent en structure étatique. Les Arabes sont également repoussés par les troupes du royaume des Djédars et les dernières garnisons byzantines. Les figures les plus connues de ce conflit sont le roi chrétien Koceila, qui vainc Oqba Ibn Nafaa en 689, près de Biskra, puis la reine guerrière Kahena, qui est à la tête des Berbères des Aurès. En 693, elle inflige prés de Meskiana, une sévère défaite au corps expéditionnaire arabe de Hassan Ibn Numan, qu'elle repousse jusqu'en Tripolitaine. Mais elle est vaincue par la suite.
Dans le Maghreb central, les kharidjites œuvrent efficacement à l'islamisation des territoires. Au 8e siècle, les insurrections se multiplient contre les Omeyyades, en raison des impôts imposés aux Berbères et qui sont, en principe, réservé aux non-musulmans. L'Islam se diffuse ensuite depuis les mosquées, les centres de savoir religieux tel que Tahert et Kairouan, les ribats et les zaouïas. La conversion définitive des Berbères s'achève au 9e siècle, mais des îlots de christianisme subsistent jusqu'au 12e siècle.
Le processus de l'arabisation est plus long. La diffusion de la langue arabe est d'abord l'œuvre des miliciens arabes qui s'installent notamment dans les forteresses byzantines du Constantinois puis à partir des cités telles que Tahert et Tlemcen. L'usage de cette langue devient plus répandu avec l'arrivée des tribus des Arabes hilaliens dans les plaines, les hauts plateaux et le désert. Plus tard, les immigrés andalous et les confréries religieuses contribuent à d'autres avancées de l'arabisation. Le berbère subsiste dans les massifs montagneux notamment en Kabylie, les Aurès, le Dahra et l'Ouarsenis

L'apogée du kharidjisme


Après la conquête musulmane du Maghreb, les berbères se révoltent contre le régime omeyyade, ses révoltes s'associent au milieu du 8e siècle au dogme kharidjite qui les séduit par son puritanisme et son message égalitaire et gagnent une bonne partie du Maghreb. À partir du 741, le Maghreb central gagne son autonomie, sous l'emblème du kharidjisme. Abou Qurra, chef de la tribu des Ifren,fonde le royaume sufrite de Tlemcen. Mais l'entité kharidjite la plus importante en Algérie est celle de la dynastie des Rostémides. Dans le reste du Maghreb deux autres dynasties s'installent : les Aghlabides sunnites de Kairouan et les Idrissides chiites de Fès.
En 760, Ibn Rustom, kharidjite d'origine perse installé en Ifriqiya, est attaqué et vaincu par le gouverneur arabe d'Égypte. Il abandonne l'Ifriqiya aux armées arabes et se réfugie dans l'Ouest algérien où il fonde Tahert en 761 qui devient la capitale du royaume rostémide. Un État théocratique réputé pour le puritanisme de ses dirigeants, le commerce florissant, son rayonnement culturel ainsi que sa tolérance religieuse. Celui-ci, comme l'émirat de Cordoue depuis sa création en 756, conserve son indépendance du califat des Abbassides, malgré les pressions diplomatiques et militaires ainsi que les pertes de territoires.
En 767, Abou Qurra, uni aux kharidjites de Tahert et du djebel Nefoussa, lance une expédition vers l'est. Ils cernent le gouverneur abbasside dans la forteresse de Tobna dans le Hodna et gagne Kairouan. Cependant, le calife envoie de l'Orient une forte armée sous le nouveau gouverneur Yazid ibn Hatim qui défiaient les kharidjites en Ifriqiya, mais le reste du Maghreb échappent à l'autorité de Bagdad. De retour à Tlemcen, son pouvoir est battu en brèche par les tribu des Maghraoua. Idris Ier négocie avec les Maghraouas la remise de la ville de Tlemcen, et un de ses descendants, Muhammed b. Sulayman, crée dans la région le « royaume sulaymanid », un État qui ne semble contrôler que les villes et qui prend fin sous les Fatimides en 931.
En 800, un gouverneur arabe du Zab, Ibrahim ibn al-Aghlab obtient le titre d'émir et fonde la dynastie des Aghlabides, une dynastie qui, sans rompre avec les califs abbassides, demeure indépendante. Cette dynastie a occupé la partie orientale du pays, cependant les Aurès et la petite Kabylie leur échappent.

Algérie, Le 5 Octobre 1988 ! Déjà la guerre des clans.

Le 5 Octobre appartient au patrimoine des révoltes de la jeunesse algérienne contre une certaine forme d'oppression. On devrait ...