Dans le Maghreb central, les kharidjites œuvrent efficacement à l'islamisation des territoires. Au 8e siècle, les insurrections se multiplient contre les Omeyyades, en raison des impôts imposés aux Berbères et qui sont, en principe, réservé aux non-musulmans. L'Islam se diffuse ensuite depuis les mosquées, les centres de savoir religieux tel que Tahert et Kairouan, les ribats et les zaouïas. La conversion définitive des Berbères s'achève au 9e siècle, mais des îlots de christianisme subsistent jusqu'au 12e siècle.
Le processus de l'arabisation est plus long. La diffusion de la langue arabe est d'abord l'œuvre des miliciens arabes qui s'installent notamment dans les forteresses byzantines du Constantinois puis à partir des cités telles que Tahert et Tlemcen. L'usage de cette langue devient plus répandu avec l'arrivée des tribus des Arabes hilaliens dans les plaines, les hauts plateaux et le désert. Plus tard, les immigrés andalous et les confréries religieuses contribuent à d'autres avancées de l'arabisation. Le berbère subsiste dans les massifs montagneux notamment en Kabylie, les Aurès, le Dahra et l'Ouarsenis
Après la conquête musulmane du Maghreb, les berbères se révoltent contre le régime omeyyade, ses révoltes s'associent au milieu du 8e siècle au dogme kharidjite qui les séduit par son puritanisme et son message égalitaire et gagnent une bonne partie du Maghreb. À partir du 741, le Maghreb central gagne son autonomie, sous l'emblème du kharidjisme. Abou Qurra, chef de la tribu des Ifren,fonde le royaume sufrite de Tlemcen. Mais l'entité kharidjite la plus importante en Algérie est celle de la dynastie des Rostémides. Dans le reste du Maghreb deux autres dynasties s'installent : les Aghlabides sunnites de Kairouan et les Idrissides chiites de Fès.
L'apogée du kharidjisme

En 760, Ibn Rustom, kharidjite d'origine perse installé en Ifriqiya, est attaqué et vaincu par le gouverneur arabe d'Égypte. Il abandonne l'Ifriqiya aux armées arabes et se réfugie dans l'Ouest algérien où il fonde Tahert en 761 qui devient la capitale du royaume rostémide. Un État théocratique réputé pour le puritanisme de ses dirigeants, le commerce florissant, son rayonnement culturel ainsi que sa tolérance religieuse. Celui-ci, comme l'émirat de Cordoue depuis sa création en 756, conserve son indépendance du califat des Abbassides, malgré les pressions diplomatiques et militaires ainsi que les pertes de territoires.
En 767, Abou Qurra, uni aux kharidjites de Tahert et du djebel Nefoussa, lance une expédition vers l'est. Ils cernent le gouverneur abbasside dans la forteresse de Tobna dans le Hodna et gagne Kairouan. Cependant, le calife envoie de l'Orient une forte armée sous le nouveau gouverneur Yazid ibn Hatim qui défiaient les kharidjites en Ifriqiya, mais le reste du Maghreb échappent à l'autorité de Bagdad. De retour à Tlemcen, son pouvoir est battu en brèche par les tribu des Maghraoua. Idris Ier négocie avec les Maghraouas la remise de la ville de Tlemcen, et un de ses descendants, Muhammed b. Sulayman, crée dans la région le « royaume sulaymanid », un État qui ne semble contrôler que les villes et qui prend fin sous les Fatimides en 931.
En 800, un gouverneur arabe du Zab, Ibrahim ibn al-Aghlab obtient le titre d'émir et fonde la dynastie des Aghlabides, une dynastie qui, sans rompre avec les califs abbassides, demeure indépendante. Cette dynastie a occupé la partie orientale du pays, cependant les Aurès et la petite Kabylie leur échappent.
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